C’est au fond de son jardin que se niche son atelier. A l’intérieur, une véritable caverne d’Ali Baba : pin’s, machines à écrire, statuts de vierge, sculptures… Bernard Despierre est un collectionneur « compulsif », comme il se décrit.
Cet ancien élu, trouve une certaine forme de quiétude lorsqu’il plonge ses mains dans la terre et façonne, au gré de ses envies, bols, tasses ou autres. Il s’adonne entièrement depuis sa retraite, à la poterie et à la céramique. Faire de la poterie demande de la dextérité, "c’est très sensuel, très tactile", lance-t-il en touchant la motte d’argile molle. Très pédagogue et passionné, Bernard Despierre présente les différents types d’argiles utilisés dans la poterie, et celle qu’il utilise en grande partie : la jaune car « plus facile à trouver », notamment dans son jardin.
Le parfait petit chimiste
Après le façonnage sur la tournette et le séchage, place à la cuisson à environ 1000 degrés pendant une douzaine d’heures dans l’un des 2 fours, l’objet en terre cuite en ressort solide mais poreux, il faut donc le rendre imperméable grâce à une couche d’émail. Pour ce faire, Bernard Despierre a la parfaite panoplie du petit chimiste dans son placard : oxyde de nickel, de fer rouge, carbonate de cuivre… D'autres poudres colorées sont également présentes. Et ici, pas question de faire à vue de nez, un dosage au grammage près est nécessaire pour obtenir la couleur recherchée. Ensuite direction le four à plus de 900 degrés pour que l’émail fasse corps avec la terre cuite. Bernard Despierre est adepte de la technique de cuisson qu'on appelle le Raku: "Elle vient du Japon et date du XVIe siècle. elle donne un côté craquelé."
Bernard Despierre est aussi collectionneur… d’appareils photos. Il en possède près de 140, de 1840 à nos jours, "Être collectionneur ce n'est pas seulement réservé aux riches, je les ai acquis à des petits prix lorsque je chine. Certains sont des dons", explique-t-il. Pour compléter le tableau, il est aussi peintre amateur… La retraite a du bon.
